Si on compte 170 g/km de CO2 émis par ma voiture, ça fait 28,9 kg d'émis juste pour aller faire des galipettes dans la grande ville d'à côté avec un garçon, gentil, mais qui ne fume ni ne boit. Je ne poursuivrai pas cette relation, car j'ai peur.

Ma copine vient de m'appeler. Elle me donne des nouvelles de Fulgence. Il s'est mis en ménage avec un autre type rencontré à l'étranger cet été, soit deux mois après la séparation. Je suis triste. Je suis triste, car voici quatre mois j'avais encore droit à « tu es l'homme de ma vie, je t'aime ». Je ressens comme un trahison des paroles données avant, et qui sont pour moi éternelles, alors que non. Je suis triste car je n'arrive pas à admettre que lui soit heureux, et moi non, je suis jaloux. Il me faut pourtant me rendre à l'évidence : nous ne pouvions pas rester ensemble, car lui ne voulait pas habiter chez moi, et moi chez lui non plus, car nous nous marchions sur les pieds : lui me voulait entièrement à lui, moi je suis bien quand je vois mes copains, quand je sors. C'est dur d'admettre un échec pareil, et pourtant tout le monde disait que nous n'étions pas bien tous les deux ensemble. Je n'arrive pas à être content pour lui, je voudrais ne plus le croiser, ne plus le voir, enterrer ces souvenirs. Je voudrais pleurer, mais je n'y arrive pas. Je voudrais tourner la page, mais je n'y arrive pas.

Le temps fera son effet, me dit Bertrand sur msn. Il le fera, j'en suis sûr. Mais ce soir, je suis mal, je suis mal, je suis mal.

ps. je me vois, cam à l'appui, fumant un tar*pé, l'air mauvais garçon. Je me plais.