J'aurais eu du mal à l'écrire, ce post. Par où commencer ? Par le coup de poignard, l'infinie tristesse que m'a causé la nouvelle apprise. Fulgence est en couple depuis cet été, habite avec l'autre. Pourquoi un tel coup de poignard ? Pourquoi ? Je l'ai déjà dit : orgueil et jalousie sont deux facettes noires de mon moi.

C'est alors que je me mets à regretter cette relation, alors que jamais jusqu'à présent je ne l'avais fait. C'est que je me remémore les moments passés, les bons, évidemment, mais grâce aux proches, je me souviens des mauvais, ceux qui m'ont fait me détacher de lui. Mais alors je me prends au jeu de rejouer ces pièces en étant différent, en prenant du recul et comprenant plus sa position, en acceptant de fléchir la mienne pour être en phase avec lui. Car sa position il l'a fléchie. J'aurais pu dire que jamais il n'avait voulu prendre part à mes activités, jamais il n'avait fait attention à mes goûts, mais c'est faux, je le reconnais avec tristesse. Il a bien voulu souffrir du genou dans mes balades en montagne, il s'est mis à poil à la plage nudiste, il m'a épaulé lors du premier festival que j'ai organisé, il m'a aidé dans la réfection de la maison. Moi je l'ai accompagné dans ses sorties, dans son deuxième travail, mais la dernière année a été épouvantable : je n'ai plus fait d'effort, préférant travailler dans la maison que je voulais nôtre, et qui n'était que mienne.

Lui s'est envolé. J'aimerais que Zacharie soit à mes côtés, là, en ce moment, pour m'éviter de penser à tout cela. J'aimerais passer du temps avec Zac', que nous nous apprivoisions au lieu de tuer le temps à s'embrasser et baiser. Je voudrais le présenter à mes parents, pour qu'ils sachent, puisqu'ils sauront pour Fulgence qu'ils ont rencontré sans savoir.

Mère aura 63 ans le 13 octobre, alors je lui dirai que c'est un âge où il est temps que son fils de 29 ans lui parle de lui, de ces dix ans qu'elle n'a pas connus, de sa vie d'adulte.